Avec une congestion routière persistante dans la région du Grand Toronto et de Hamilton, des solutions pour désengorger les routes sont souvent évoquées.
Selon une étude récente du Canadian Centre for Economic Analysis, les opportunités économiques perdues en raison des embouteillages auraient coûté plus de 10 milliards de dollars à la région en 2024. Parmi les solutions proposées figure l’idée controversée d’une redevance de congestion, récemment mise en place à New York.
Qu’est-ce qu’une redevance de congestion?
À New York, depuis le 5 janvier 2025, les conducteurs doivent payer une redevance pour entrer dans le sud de Manhattan, sous la 60e rue. Ce programme, connu sous le nom de Central Business District Tolling Program, est une première en Amérique du Nord, bien que des systèmes similaires existent dans des villes européennes comme Londres, Milan et Stockholm.
Les tarifs varient selon le type de véhicule : 9$ pour une voiture, 4,50$ pour une moto, et des exemptions ou réductions sont prévues pour certains usagers, comme les personnes à faible revenu ou les passagers de taxis. Les péages s’appliquent entre 5h et 21h en semaine, et entre 9h et 21h les fins de semaine, avec des tarifs réduits de nuit. Une seule redevance par jour est facturée, même en cas de sorties et réentrées dans la zone concernée.
Un modèle pour Toronto?
L’idée d’une redevance de congestion à Toronto refait surface régulièrement, mais elle ne semble pas gagner de terrain. Plusieurs acteurs, notamment dans l’industrie du transport, s’y opposent fermement. Selon le président de l’Association ontarienne du camionnage, Stephen Laskowski, ce type de mesure ne ferait qu’augmenter les coûts pour les consommateurs et les fabricants, rendant la vie plus chère.
D’un point de vue politique, la situation n’est guère plus favorable. La mairesse de Toronto, Olivia Chow, a récemment rappelé que la ville ne pouvait pas imposer un tel péage sans l’autorisation du gouvernement provincial. Même si l’ancienne administration avait déjà exploré cette voie, les efforts avaient été rejetés par la province. À ce jour, le ministère des Transports de l’Ontario maintient son opposition ferme à toute forme de redevance, affirmant que la province ne soutiendra jamais une telle initiative.
Une solution improbable à court terme
Malgré les défis liés à la congestion, l’implantation d’une redevance dans la grande région de Toronto semble peu probable pour l’instant. Entre opposition politique et craintes économiques, Toronto semble loin d’adopter un modèle semblable à celui de New York. Cependant, avec les pertes économiques croissantes engendrées par les embouteillages, la question pourrait bien revenir sur la table dans les années à venir. La ville a désespérément besoin de solutions.