Harjot Singh, un camionneur de l’Ontario âgé de 22 ans, fait face à une sentence pouvant aller jusqu’à deux ans de prison après avoir plaidé coupable en juin dernier à cinq chefs d’accusation de délit de fuite causant des lésions corporelles.
Le verdict est attendu au palais de justice de Saint-Hyacinthe, où la Couronne insiste pour une peine d’incarcération afin de répondre aux objectifs de dénonciation et de dissuasion.
Les événements remontent à un peu plus d’un an, à Sainte-Hélène-de-Bagot, lorsque Singh, résidant de Brampton en Ontario et détenteur d’un visa étudiant, a ignoré un arrêt obligatoire et percuté de plein fouet la minifourgonnette d’une famille. Le jeune conducteur, qui n’avait obtenu son permis de camionnage que depuis quelques mois, a choisi de quitter la scène sans porter assistance aux blessés.
L’accident a eu des répercussions physiques et émotionnelles importantes sur les membres de la famille touchée. La mère, plongée dans un coma après l’accident, en est sortie gravement handicapée. Le père a souffert de multiples fractures et d’un traumatisme crânien. Les trois enfants, présents dans le véhicule, ont également été blessés : la plus jeune, âgée de quatre ans, a subi une fracture du poignet, sa sœur de cinq ans a été blessée au bassin, et leur aînée, âgée de dix ans, a eu une fracture au genou ainsi que de multiples contusions.
Harjot Singh avait été intercepté par la Sûreté du Québec (SQ) dix kilomètres plus loin, sur l’autoroute 20, après que des témoins ont rapporté que l’essieu arrière de sa remorque, gravement endommagé, émettait de la fumée. Au moment de son arrestation, Singh était en pleine conversation vidéo depuis au moins 26 minutes, une preuve qui n’a pas permis de confirmer s’il manipulait activement son téléphone au moment de l’accident, mais qui témoigne de son comportement irresponsable.
En court, il a indiqué en Punjabi avoir été apeuré et paniqué. Il en était à son premier voyage de camion entre Montréal et Québec, avec un chargement plus lourd qu’à ses habitudes, aurait-il tenté d’expliquer, tout en témoignant ses profonds regrets. Le jeune homme est arrivé au Canada en 2016.
Bien que Singh espère purger sa peine à domicile, la procureure de la Couronne, Me Émilie Gadbois, a exprimé son opposition, indiquant que seul un emprisonnement serait à la hauteur de la gravité des faits, rappelant mercredi dernier que les peines similaires varient généralement entre 12 et 24 mois d’incarcération.
Alors que le jugement final approche, la famille touchée continue de se relever lentement de cette nuit traumatisante. Quant à Harjot Singh, le verdict mettra un terme à une longue procédure et pourrait définir sa responsabilité pour les actes posés ce soir-là.