Les employés du Canadien National (CN) représentés par Unifor, regroupés dans les sections locales 100 et le Conseil 4000, ont voté massivement en faveur d’un mandat de grève, avec un appui de 96% et 97% respectivement.
Ce vote, tenu dans un contexte de négociations difficiles, reflète une mobilisation impressionnante de la part des travailleurs, déterminés à obtenir des améliorations significatives à leurs conditions de travail.
Une exaspération croissante face à l’employeur
Ce résultat témoigne de la frustration accumulée chez les employés, qui dénoncent un manque de considération de la part de leur employeur malgré les bénéfices substantiels réalisés par l’entreprise. Selon Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor, les travailleurs envoient un message clair à la direction : il est temps d’écouter leurs revendications pour des conditions plus justes et respectueuses.
Les revendications portent notamment sur une meilleure sécurité d’emploi, une rémunération équitable et des conditions de travail alignées sur l’importance des rôles qu’ils occupent. Ces enjeux touchent des milliers de travailleurs du CN à travers le pays, des mécaniciens aux agents administratifs en passant par les opérateurs d’équipement lourd.
Les négociations à Montréal sous haute tension
Avec des discussions prévues à Montréal du 25 novembre au 8 décembre, la pression est forte sur les deux parties pour trouver un terrain d’entente avant le 1er janvier 2025. Ce vote en faveur d’un mandat de grève renforce la position des syndicats à la table de négociation.
Unifor, qui représente 320,000 travailleurs au Canada, est déterminé à maintenir un front uni dans cette bataille. Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, a souligné l’importance de ce moment déclarant que les membres en ont assez des concessions. Ce vote est une démonstration de leur unité et de leur résilience.
Un contexte historique de tensions dans le secteur ferroviaire
Ce bras de fer s’inscrit dans une série de conflits similaires ayant marqué l’histoire récente du secteur ferroviaire au Canada. Par exemple, en 2019, une grève des Teamsters avait paralysé les opérations ferroviaires pendant huit jours avant qu’une entente soit conclue. Ces précédents soulignent les défis inhérents à la négociation collective dans ce secteur stratégique pour l’économie canadienne.
En août 2024, le CN avait émis un préavis de lock-out à l’encontre de ses employés représentés par la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC). Ce lock-out a débuté le 22 août 2024, entraînant une interruption sans précédent du transport ferroviaire au Canada. Cette action a été déclenchée après l’échec des négociations contractuelles entre le CN et le syndicat, portant notamment sur les horaires de travail, les périodes de repos et les politiques de relocalisation des employés.
Une question cruciale pour l’avenir
Avec des enjeux aussi cruciaux, tant pour les travailleurs que pour le CN, les prochaines semaines seront décisives. Si aucune entente n’est conclue, une grève pourrait perturber considérablement les opérations ferroviaires, avec des impacts majeurs sur les chaînes d’approvisionnement canadiennes.
Les employés de CN, eux, restent fermes et prêts à défendre leurs droits, convaincus de la justesse de leur cause.
