[FLASHBACK] Il y a trois ans, soit le 15 janvier 2022, le gouvernement canadien a instauré une obligation vaccinale contre la COVID-19 pour les camionneurs traversant la frontière entre le Canada et les États-Unis.
Cette mesure stipulait que les camionneurs canadiens non vaccinés devaient se soumettre à une quarantaine à leur retour au pays, tandis que les camionneurs étrangers non vaccinés se voyaient refuser l’entrée au Canada.
Une semaine plus tard, le 22 janvier 2022, les États-Unis ont instauré une mesure similaire, exigeant que les travailleurs essentiels, y compris les camionneurs, soient entièrement vaccinés pour entrer dans le pays.
L’industrie du camionnage du Canada avait exprimé de vives inquiétudes face à ces décisions, estimant qu’environ 26,000 conducteurs, soit 15% de la main-d’œuvre, seraient écartés en raison de leur statut vaccinal. Cette situation survenait alors que le secteur faisait déjà face à une pénurie de main-d’œuvre, exacerbée par la pandémie.
Les experts prévoyaient que cette obligation vaccinale aggraverait les perturbations des chaînes d’approvisionnement, déjà fragilisées. En effet, une réduction du nombre de camionneurs disponibles pouvait entraîner des retards dans les livraisons et une augmentation des coûts de transport, impactant ainsi les consommateurs.
Certains secteurs, notamment l’alimentation, redoutaient des pénuries de produits importés des États-Unis. Les épiceries canadiennes, dépendantes des importations pour divers produits frais, craignaient que les étagères ne se vident en raison des retards de livraison.
Malgré ces préoccupations, le gouvernement fédéral a maintenu sa position, arguant que la vaccination obligatoire était essentielle pour protéger la santé publique et assurer la sécurité des travailleurs essentiels. Le ministre des Transports a déclaré que l’impact de cette mesure sur le volume du transport de marchandises entre le Canada et les États-Unis n’était pas significatif.
En réponse à cette obligation, le “Convoi de la liberté” a été organisé, initialement pour protester contre la vaccination obligatoire des camionneurs. Cependant, le mouvement a rapidement élargi ses revendications en s’opposant de manière plus générale aux mesures sanitaires, ce qui a attiré diverses factions aux agendas variés. Cette évolution n’a pas nécessairement contribué à valoriser l’image de l’industrie du camionnage.
Les manifestations ont entraîné des blocages majeurs, notamment à Ottawa et à des points frontaliers, perturbant les échanges commerciaux et suscitant des préoccupations quant à l’ordre public. Malgré l’ampleur du mouvement, les objectifs initiaux concernant l’obligation vaccinale des camionneurs n’ont pas été atteints, et les mesures sont restées en place.
En rétrospective, l’obligation vaccinale pour les camionneurs transfrontaliers a mis en lumière les défis auxquels l’industrie du transport doit faire face en période de crise sanitaire. Elle a également souligné l’importance de l’adaptabilité et de la résilience des chaînes d’approvisionnement pour maintenir la stabilité économique et répondre aux besoins des consommateurs.