Marc Cadieux, président de l’Association du Camionnage du Québec (ACQ), a pris la parole sur les ondes de Truck Stop Québec plus tôt aujourd’hui. Il nous a informé qu’une rencontre a été planifiée ce vendredi avec le cabinet du premier ministre François Legault.
Il évoque ainsi « une porte ouverte […] qui [lui a] été acheminée par le cabinet de Mme Geneviève Guilbault »
Une rencontre qui s’inscrit dans la continuité des échanges avec la sous-ministre du Travail la semaine dernière, durant lesquels l’ACQ a été informée d’éventuelles modifications législatives pour la cession parlementaire de cet hiver. Des progrès sont en cours, mais cela demeure insuffisant. Le gouvernement doit s’affirmer avec force pour annoncer qu’il entend combattre ce phénomène. Il est essentiel que les acteurs exploitant ces stratagèmes comprennent le message et mettent fin à leurs pratiques frauduleuses.
Marc Cadieux met en lumière les multiples répercussions du stratagème des chauffeurs incorporés : sur le plan fiscal, sur le filet social et même en matière de sécurité routière. Il insiste également sur les impacts négatifs pour les compagnies de transport, qui comptent parmi les fleurons du Québec, ainsi que sur les emplois menacés par ces pratiques abusives.
“Elles mettent des chauffeurs sur la route qui vont venir ternir toute l’image de notre industrie et briser notre marché. Elles font perdre des emplois à des gens, des compagnies qui sont rendues à plusieurs générations maintenant. Et que ce soit des indépendants ou pas, souvent c’est de père en fils, de père en fille… Je pense que c’est le côté le plus désolant. Il faut passer un message fort et exercer cette pression-là envers le gouvernement pour que les législations soient appliquées, et celles qui n’ont pas suffisamment de dents doivent, dans le futur, être modifiées.”
Marc Cadieux souligne également que des efforts sont en cours pour améliorer l’échange d’informations entre les différentes agences gouvernementales. L’objectif est de briser les silos d’information et de permettre une meilleure communication entre les agences afin de renforcer les vérifications et les inspections. Il exprime le souhait de voir ces initiatives se concrétiser rapidement sur le terrain. Cependant, pour y parvenir, il insiste sur la nécessité d’une volonté politique forte et d’une application rapide de ces mesures.
L’ACQ rétablit les faits et apporte des précisions
De nombreux groupes ont vu le jour pour dénoncer, chacun à leur manière, le stratagème des chauffeurs incorporés et les risques que cette pratique engendre sur les routes.
Contrairement à une perception répandue, l’ACQ est majoritairement composée de petites et moyennes entreprises. Autour de la table du conseil d’administration, ce sont ces entreprises qui occupent une place prépondérante, bien loin de l’image exclusive de grandes corporations.
“Nous défendons les intérêts de nos membres, c’est une priorité. Mais les gains que nous obtenons grâce à nos actions de lobbing profitent à l’industrie tout entière. Dans le cas du dossier chauffeur inc., notre comité de réflexion, que Jean-François Pagé a pris sous son aile, invite des non-membres autour de la table. Certes, il est difficile de trouver des orientations qui conviennent à toutes les parties prenantes investies dans ce combat, mais je préfère retenir l’énergie positive qui se dégage de cette mobilisation collective.”
Chaque acteur a un message à transmettre, mais il est crucial de le faire sans se nuire mutuellement, tout en gardant le cap sur la cible à atteindre pour obtenir des résultats concrets. Si la somme de nos actions aboutit à un gain collectif, explique Marc Cadieux, peu importe qui revendique le mérite. Ce qui compte, c’est que l’industrie ait réussi à convaincre les gouvernements d’agir.
Lors de l’entrevue, Marc Cadieux a souligné avec conviction l’importance de faire la distinction entre les chauffeurs dévoués, les entreprises respectables, et celles qui choisissent de s’écarter des valeurs fondamentales de légalité et de sécurité routière. Bien que quelques individus ou organisations puissent ternir l’image de cette industrie essentielle, il ne faut jamais perdre de vue que son véritable cœur bat grâce à ceux qui exercent ce métier avec professionnalisme, respect et passion. Ces femmes et ces hommes, par leur engagement et leur travail acharné, incarnent non seulement la fierté, mais également la résilience et la force du transport routier.