Lorsqu’on aperçoit un camionneur en panne arrêté sur le bord de la route, une question se pose : faut-il s’arrêter pour offrir son aide ou continuer sa route?
Cette situation, fréquente dans l’univers du transport routier, soulève des considérations de sécurité, de compétence, et d’entraide. Voici un texte basé sur des commentaires que nous avons reçu de camionneurs et camionneuses.
Quand et pourquoi s’arrêter?
Le contexte semble jouer un rôle déterminant chez nos répondants. Sur des routes isolées, comme celles du nord du Québec ou des secteurs éloignés dépourvus de réseau cellulaire, s’arrêter peut faire une énorme différence. En absence de moyens de communication, une simple vérification de l’état du conducteur ou de son véhicule peut éviter des heures de détresse. De nombreux camionneurs mentionnent qu’ils n’hésitent pas à intervenir dans ces situations, sachant que l’entraide est parfois vitale en milieu reculé.
En revanche, sur les autoroutes ou dans des zones urbaines bien desservies, la situation est différente. Dans ces environnements, la présence de services de dépannage et la disponibilité des téléphones cellulaires rendent l’intervention moins essentielle, selon eux. De plus, arrêter dans un tel contexte peut présenter des risques de sécurité, tant pour le conducteur en panne que pour celui qui s’arrête.
Les signes à surveiller
S’arrêter systématiquement n’est pas toujours la meilleure option. Certains camionneurs préfèrent intervenir uniquement lorsqu’ils observent des signes clairs de détresse, comme des gestes d’appel à l’aide ou un problème mécanique visible qui pourrait mettre en danger le conducteur ou les autres usagers de la route. Ces indications permettent d’évaluer rapidement si la situation nécessite une intervention ou si tout semble déjà sous contrôle.
Les défis de l’entraide
Même avec de bonnes intentions, intervenir peut se heurter à des limites. Tout le monde n’a pas les connaissances mécaniques nécessaires pour offrir une assistance efficace; c’est ce qu’ont rapportés de nombreux camionneurs et camionneuses. Dans ces cas, appeler les secours ou s’assurer que le conducteur dispose des moyens pour obtenir de l’aide peut être la meilleure contribution.
Par ailleurs, les contraintes professionnelles, comme les délais serrés ou les restrictions imposées par les employeurs, peuvent empêcher les camionneurs d’intervenir. Certaines entreprises découragent leurs chauffeurs d’arrêter pour des raisons de responsabilité ou de sécurité. Cette réalité peut limiter l’entraide, tout comme le log électronique, même lorsque la volonté est présente.
Le CB, un outil important
Le CB demeure un outil précieux dans ces situations, car il permet de vérifier rapidement si un chauffeur a besoin d’aide sans avoir forcément à s’arrêter, tout en améliorant les communications et en minimisant les risques liés aux interventions sur le bord de la route. Il est regrettable que le CB soit de moins en moins utilisé, car il reste un outil incontournable qui a fait ses preuves, facilitant la communication entre chauffeurs et permettant d’offrir de l’aide rapidement.
Un geste qui reflète les valeurs
L’entraide dans le camionnage n’est pas qu’une question de compétence ou de contexte. Elle reflète une valeur profonde de solidarité entre collègues qui partagent les mêmes défis sur la route. Toutefois, il est important de toujours prioriser la sécurité et de s’assurer que l’intervention n’aggrave pas la situation.
Au final, s’arrêter ou non dépend de nombreux facteurs, allant de la localisation à la situation observée. L’essentiel est de faire preuve de jugement et de compassion.