La décision du gouvernement du Québec d’interdire la vente de véhicules à essence neufs d’ici 2035 a suscité de vives réactions de la part des constructeurs automobiles, notamment Honda, Hyundai, Kia, Mazda, Toyota, et Volkswagen. Ces constructeurs, par l’intermédiaire de l’association des Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada (CMAC), estiment que la transition est trop rapide et pourrait perturber le marché.
Patrice Maltais, directeur des relations avec les parties prenantes chez CMAC, a exprimé des préoccupations quant à la rapidité de cette transition. Selon lui, la réduction progressive des subventions pour l’achat de véhicules électriques avant leur suppression en 2027 pourrait freiner l’adoption des voitures électriques, ce qui risquerait de briser le momentum actuel. De plus, même si les usines de production tournaient à plein régime, il serait difficile pour les constructeurs de répondre à la demande en véhicules électriques à temps.
La situation est d’autant plus complexe pour l’industrie du camionnage. Alors que la majorité des initiatives et des réglementations se concentrent sur les véhicules légers, les camions, qui jouent un rôle crucial dans la logistique et le transport des marchandises, ne sont pas encore suffisamment couverts par ces mesures. La transition vers des camions électriques ou hybrides nécessite des avancées technologiques supplémentaires, des essais sur le terrain et dans de multiples conditions, et une infrastructure de recharge plus robuste pour être viable.
Les constructeurs proposent une augmentation de la part des véhicules hybrides comme une solution intermédiaire pour atteindre les objectifs environnementaux sans brusquer le marché. Ils soulignent également que la demande pour les véhicules électriques aux États-Unis, un marché clé pour le Canada, n’est pas encore suffisante pour justifier une transition aussi rapide.
En parallèle, la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ) souligne que l’offre actuelle en bornes de recharge et en formation de la main-d’œuvre est insuffisante pour soutenir une adoption massive des véhicules électriques. Malgré cela, le gouvernement reste optimiste et prévoit que les prix des véhicules zéro émission diminueront dans les prochaines années, rendant ces véhicules plus accessibles au grand public.
Bien que la fin des véhicules à essence en 2035 soit un objectif ambitieux et louable sur le plan environnemental, les acteurs de l’industrie automobile et du camionnage appellent à une approche plus progressive et mesurée pour éviter des perturbations économiques et logistiques importantes.
