Il est temps de dépasser les stéréotypes et de reconnaître l’humanité commune qui nous unit, que l’on soit dans le camionnage, la sécurité routière ou toute autre profession. Dans l’imaginaire collectif, les agents de Contrôle Routier Québec (CRQ) sont souvent perçus comme des figures d’autorité unidimensionnelles, cantonnées à la distribution de contraventions. Pourtant, derrière l’uniforme se cachent des parcours diversifiés qui témoignent d’une réalité plus nuancée.
Les contrôleurs routiers sont des professionnels issus de divers horizons. Ils doivent suivre une formation spécialisée de 21 semaines dispensée par l’École nationale de police du Québec et la SAAQ, puis bénéficient d’une période d’intégration de 10 à 12 semaines. Contrairement aux idées reçues, les agents de CRQ ne sont pas des policiers ayant échoué dans leur vocation, mais des individus qualifiés et dévoués à la sécurité routière.
Parmi eux, on trouve d’anciens camionneurs et plusieurs mécaniciens, des constables spéciaux, des ambulanciers, des agriculteurs, des agents du casino et du bureau de taxi de Montréal, des convoyeurs de fonds, et même des anciens policiers qui ont choisi de réorienter leur carrière. Cette diversité de profils enrichit considérablement leur approche.
Isabelle Charette, vice-présidente aux communications de la fraternité des constables de CRQ et ancienne agente des services correctionnels, illustre parfaitement cette diversité. Après six ans au sein des services correctionnels, elle a choisi de se réorienter vers le contrôle routier, y voyant non seulement une chance d’épanouissement professionnel, mais aussi un moyen de contribuer efficacement à la sécurité publique. Depuis désormais 17 ans, elle œuvre dans ce domaine, faisant partie des 15% de femmes agents de contrôle routier sur un total d’environ 300.
Le rôle des agents de CRQ
Leur rôle ne se limite pas à la répression, ou comme certains le pensent, à remplir les caisses de l’état; ils sont des acteurs de prévention et de sensibilisation, en plus de leur mission de surveillance et d’application des lois. Dans leur travail quotidien, ils veillent à ce que les véhicules sur nos routes respectent les normes de sécurité, contribuant ainsi à prévenir la circulation de véhicules potentiellement dangereux. Ils peuvent aussi intervenir pour aider les camionneurs contraints de conduire des équipements non conformes, contribuant ainsi à la prévention des accidents.
Les agents de CRQ jouent un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité routière, sans nécessairement chercher à imposer l’autorité. Leurs actions s’inscrivent dans un cadre réglementaire visant à assurer la sécurité des usagers de la route et la protection du réseau routier. L’agence, rattachée à la SAAQ et sous l’autorité du ministre des Transports du Québec, travaille en collaboration avec divers partenaires pour appliquer les lois et règlements relatifs au transport routier des personnes et des biens.
En tant que membre de la Commercial Vehicle Safety Alliance (CVSA), l’agence participe à l’établissement des standards d’inspection des véhicules lourds et gère un programme d’entretien préventif. La devise de l’agence, « Sécurité, Protection, Équité », souligne son engagement envers ces objectifs.
Plus sur l’histoire de Contrôle Routier Québec
Le développement de Contrôle routier Québec (CRQ), initialement appelé Commission des transports du Québec (CTQ), s’étend sur plusieurs décennies. Les années 1970 ont été marquées par des défis importants, comme des conditions de travail précaires et la menace du crime organisé. Les agents ont mené des grèves pour réclamer de meilleurs salaires et conditions, aboutissant à des avancées après un arbitrage salarial en 1973. La formation initiale se tenait à l’Institut de police du Québec (IPQ), prédécesseur de l’École nationale de police du Québec (ENPQ), et incluait un supplément de quatre semaines pour se spécialiser dans le domaine du transport.
L’impact de CRQ a été particulièrement souligné après le tragique accident d’autobus des Éboulements, survenu le 13 octobre 1997. Cette catastrophe, résultant d’une défaillance des freins d’un autocar et causant la mort de 44 personnes, a révélé des failles dans le contrôle des véhicules lourds. Les conclusions de l’enquête du coroner ont mis en évidence la nécessité d’un encadrement plus rigoureux, menant à l’embauche d’environ 150 nouveaux contrôleurs routiers, tous spécialisés en inspection mécanique. Cet incident a accentué le rôle de CRQ dans la prévention des accidents.
Au fil des années, les pouvoirs des contrôleurs routiers se sont étendus, notamment en septembre 2006, leur permettant d’agir sur l’ensemble du Code de la sécurité routière.
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