En 2023, plus de 38,000 conducteurs de camions titulaires d’une licence commerciale aux États-Unis ont testés positifs pour la marijuana lors des dépistages obligatoires fédéraux, soulignant une préoccupation croissante au sein du secteur du camionnage américain. Le rapport du Département des Transports des États-Unis (USDOT) a également révélé un niveau sans précédent de non-conformité, environ 13,000 conducteurs ayant omis de se présenter à leurs tests, le nombre le plus élevé jamais enregistré. Cette situation met en lumière un défi significatif pour le maintien des normes de sécurité tout en reflétant l’évolution des perceptions sociales concernant la consommation de marijuana.
Les réglementations fédérales exigent que les conducteurs titulaires d’une licence commerciale subissent des tests de dépistage aléatoires ciblant la marijuana par analyse d’urine. Ce test détecte le métabolite non psychoactif carboxy-THC, qui peut persister dans l’urine bien après la dernière utilisation. Un rapport du Département de la Justice des États-Unis (US DOJ) précise que la présence de ce métabolite n’implique pas nécessairement une mauvaise utilisation, une addiction ou une altération de l’état, mais indique seulement une consommation antérieure.
Depuis l’introduction de tests de dépistage plus stricts en 2020, plus de 139,000 conducteurs ont échoué aux tests pour le cannabis, un chiffre qui dépasse largement les échecs pour toutes les autres substances combinées. Environ 70% de ces conducteurs n’ont pas réintégré l’industrie, reflétant les graves conséquences de ces échecs sur leur carrière. Cette augmentation significative des tests positifs et la réduction subséquente de la main-d’œuvre mettent en lumière une tension critique entre les normes réglementaires et les réalités pratiques de la disponibilité des conducteurs.
En réponse à ces défis, le Département des Transports des États-Unis a envisagé en 2023 de mettre à jour ses directives de dépistage de drogues, proposant l’inclusion de tests de fluides oraux comme alternative à l’analyse d’urine traditionnelle. Ce changement potentiel vise à affiner le processus de test, bien que ces changements n’aient pas encore été mis en œuvre. Pendant ce temps, des États tels que la Californie et New York ont modifié leurs lois pour empêcher le licenciement des employés basé uniquement sur des tests positifs pour les métabolites de THC, bien que les titulaires de licences fédérales restent exemptés de ces protections.
La réglementation est devenue effectivement plus stricte ces dernières années. Les conducteurs de camions doivent désormais se soumettre à des tests de dépistage aléatoires trimestriels et à des dépistages supplémentaires après des accidents ou des contraventions, comme l’exige la Federal Motor Carrier Safety Administration (FMCSA). Ceux qui sont testés positifs sont immédiatement interdits de conduire des véhicules motorisés commerciaux. De plus, une base de données fédérale établie en 2020 suit désormais tous les conducteurs ayant échoué aux tests de dépistage afin d’éviter qu’ils ne soient pas embauchés par inadvertance par d’autres entreprises.
L’introduction de cette base de données a eu des répercussions importantes. Fin 2021, elle concernait près de 110,000 camionneurs, les cas liés à la marijuana représentant 56% du total. Malgré plus de 6,4 millions de requêtes effectuées dans la base de données en décembre de cette année-là, plus de 81,000 conducteurs étaient répertoriés comme « interdits » de travail, la majorité n’ayant pas encore entamé le processus d’évaluation nécessaire pour reprendre du service. Ces développements illustrent l’engagement ferme de l’industrie du camionnage en faveur d’une application stricte des règles sur les drogues, même en naviguant à travers les changements sociétaux plus permissifs envers l’usage de la marijuana.
