« Le camionnage, je le qualifierais de champion industriel, baromètre de la santé économique du pays. Son implication dans le quotidien de chaque citoyen n’est plus à prouver. Comment répondre à la pénurie de main-d’œuvre qui touche le métier? Ce n’est pas qu’un simple objectif, mais une véritable responsabilité qui nous incombe à tous.
Premier point : Il nous faut mieux informer, mieux expliquer, mieux valoriser ce que nous faisons et pourquoi nos métiers font du sens. Notre implication dans le quotidien de chacun n’est plus à prouver. Alors même que l’économie était à l’arrêt total lors de la pandémie, le camionnage a poursuivi ses activités pour acheminer ce qui était essentiel à notre vie de tous les jours. L’impact de nos métiers est considéré comme un acquis sociétal et c’est parce qu’il paraît impensable que nous ne puissions plus trouver nos produits familiers dans nos magasins, qu’il nous faut rappeler avec insistance qu’on ne sollicite pas seulement dans notre environnement, l’ingénieur qui dessinera la marque de notre voiture préférée que l’on commande chez le concessionnaire, ou l’agriculteur de fruits et légumes chez qui on les achète, mais toute la chaîne du transport est interpellée. Cette industrie qui s’assure d’acheminer la marchandise de l’expéditeur jusqu’à son destinataire. Informer, expliquer, valoriser encore et encore le travail de cette chaîne afin qu’elle influence les choix de carrière de nos talents d’aujourd’hui et de demain, c’est bien sûr un axe majeur. Un axe qui doit s’orienter dans le sens des nouvelles réalités du travail, des nouvelles exigences de nos jeunes diplômés.
Je ne vous parle pas de comment mieux recruter, mais de comment susciter des vocations. C’est mon second et dernier point. Nous sommes une industrie mature, mais pas vieillissante. Le diagnostic sectoriel de Camo-route expose un bilan exhaustif des acquis sociétaux dont bénéficient les travailleurs de notre industrie. Il évoque également sans réserve nos points d’efforts pour mieux intégrer un juste équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. C’est un point déterminant pour à la fois composer avec les réalités de notre époque et rester compétitif par rapport aux autres secteurs d’activités.
Lors de la soirée d’industrie que nous avions organisée en septembre, un jeune parmi d’autres s’est vu remettre son certificat de PEACVL. Il est monté sur scène et lorsque l’animateur lui a demandé devant plus d’une centaine de chefs d’entreprise et de professionnels du camionnage ce qu’il conseillerait à ces derniers pour inciter davantage de jeunes à se lancer dans notre industrie, il a répondu bien sincèrement : de la reconnaissance. Je tenais à vous évoquer cette petite anecdote qui témoigne des enjeux d’aujourd’hui quant à nos stratégies de recrutement. Nous sommes un immense bassin d’emplois pour d’innombrables jeunes Québécois prêts à se lancer dans le monde du travail. Le camionnage est un champion industriel, mais aussi une image de marque qu’il faut cultiver pour la rendre la plus séduisante possible. »
Discours de Marc Cadieux, PDG de l’Association du Camionnage du Québec, à l’occasion de l’événement Lancement – Diagnostics sectoriels de main-d’œuvre du transport routier de marchandises et de personnes par Camo-Route.
