La possibilité d’augmenter la limite de vitesse sur les autoroutes québécoises de 100 à 110 km/h suscite un intérêt croissant. Un sondage réalisé par SOM-Les Coops de l’information révèle que 68% des Québécois soutiennent cette idée. Cependant, la ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, n’a pas l’intention de se pencher sur cette question à court terme.
Les résultats de l’enquête indiquent que la tranche d’âge des 55-64 ans est la plus favorable à cette hausse, avec 77% d’approbation, les hommes étant plus enclins que les femmes à soutenir cette mesure. Le soutien est plus fort à l’extérieur de Montréal. En comparaison, l’Ontario a augmenté sa limite de vitesse sur certains tronçons en 2022. Le ministère des Transports de l’Ontario rapporte que cela n’a pas aggravé le bilan routier.
Pour les camionneurs québécois, l’augmentation proposée de la limite de vitesse sur les autoroutes à 110 km/h pourrait avoir un impact limité, car la vitesse des camions est réglementée à 105 km/h. Certains camionneurs estiment que cela ne changerait pas significativement le comportement des automobilistes, qui roulent souvent déjà au-delà des limites actuelles. D’autres s’inquiètent que cela puisse encourager une conduite encore plus rapide, exacerbant l’impatience des automobilistes envers les véhicules lourds. Ces professionnels de la route ressentent déjà les effets de l’impatience des autres usagers, particulièrement lorsqu’ils sont confrontés à des situations où leur limiteur de vitesse les oblige à ralentir le trafic.
Cette dernière situation soulève une question pour certains de nos routiers : en cas de hausse de la limite de vitesse, les camions pourraient-ils être autorisés à rouler à 110 km/h?
CAA-Québec exprime de sérieuses réserves concernant l’augmentation de la limite de vitesse, pointant l’état et la configuration des autoroutes, le risque accru d’accidents, ainsi que la possibilité d’une hausse des primes d’assurance. Ils remettent en question les avantages réels de cette hausse en termes de réduction du temps de trajet. Selon CAA-Québec, rouler à 100 km/h plutôt qu’à 120 km/h peut permettre d’économiser jusqu’à 20 % de carburant. Ce chiffre illustre l’impact significatif de la vitesse sur la consommation de carburant et, par extension, sur l’environnement. Une économie encore plus marquée pour les véhicules lourds…
Le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec souligne qu’une révision à la hausse nécessiterait une analyse approfondie du réseau routier pour assurer sa conformité avec les normes de sécurité, en tenant compte des impacts sur la sécurité routière, le comportement des usagers, l’environnement et l’économie.
Une rencontre est prévue le 15 avril pour discuter de la vitesse de circulation sur certains tronçons autoroutiers à Trois-Rivières. Actuellement, la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes québécoises est de 100 km/h, une norme en place depuis les années 1970.