Le nouveau système informatique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), SAAQclic, lancé en février 2023, a mal démarré, causant des complications majeures pour des milliers de conducteurs québécois. Plus de 8,200 individus ont été erronément marqués avec une interdiction de circuler, bien qu’ils aient correctement payé leur permis et réussi leur examen de conduite. Les erreurs persistantes dans le système ont nécessité la distribution de 8,243 “lettres de mitigation” permettant temporairement aux conducteurs interceptés de continuer à utiliser leur véhicule, une situation qui déstabilise et frustre les usagers.
Marcel Tremblay, un livreur de 64 ans, en a subi les conséquences directes lorsqu’il a été intercepté par la police à Saint-Zotique, en Montérégie. Informé par les autorités qu’il ne possédait pas le permis requis de classe 3 pour conduire le camion, malgré un document temporaire prouvant le contraire, M. Tremblay a dû faire face à une amende de 500$ et à la contrainte de repasser les tests. La résolution des erreurs par la SAAQ a été lente, augmentant son stress et celui de nombreux autres dans des situations similaires.
Le syndicat représentant les préposés à l’immatriculation et aux permis, le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), souligne que ces erreurs ont non seulement créé une charge de travail supplémentaire pour les employés de la SAAQ mais ont aussi engendré de l’animosité chez les usagers. Christian Daigle, président du SFPQ, avertit que le nombre de cas affectés pourrait être sous-estimé, le système n’ayant peut-être pas encore révélé toutes les erreurs. Il critique aussi la communication de la SAAQ, qui prétend que les problèmes sont résolus alors que des témoignages de désagrément continuent d’émerger.
La situation a poussé le Vérificateur général du Québec à lancer une enquête pour clarifier les déficiences de SAAQclic. Avec un pic de plaintes atteignant presque 2,000 en mai 2023 et un total de 16,339 plaintes depuis le lancement du système, les autorités semblent faire face à un défi majeur de rétablissement de la confiance publique. Le ministre responsable de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a reconnu que le virage numérique à la SAAQ a été un “fiasco”, nécessitant une réévaluation et une amélioration significative du système pour éviter de futures complications.