Au Québec, le phénomène des transporteurs non assurés devient un véritable casse-tête pour les entreprises de remorquage. Cet enjeu ne se limite pas à des zones isolées; il touche de grandes villes comme Sherbrooke et se propage à travers toute la province. Un exemple frappant s’est produit à Alma en novembre dernier : Remorquage Transport Plus a été sollicité pour un accident impliquant un poids lourd chargé de 45,000 concombres, qui a percuté un train. Le conducteur présentait un certificat d’assurance valide, mais l’assureur a révélé plus tard que la couverture avait été annulée pour défaut de paiement, laissant l’entreprise de remorquage sans recours financier.
Les incidents où les remorqueurs se retrouvent impayés suite à des interventions d’urgence sont de plus en plus fréquents. En seulement quelques mois, l’entreprise Rouillard s’est retrouvée à gérer deux cas d’accidents majeurs sans être compensée, faute d’assurance de la part des transporteurs impliqués. La situation s’est répétée en janvier sur l’autoroute 10 avec un accident causé par la compagnie ROAD X, déjà impliquée dans un précédent sinistre à Sherbrooke. Remorquage Boissonneault, également victime de ce problème, lutte pour obtenir compensation, illustrant la difficulté croissante pour les remorqueurs d’obtenir réparation.
Face à ces défis, certains remorqueurs envisagent des mesures drastiques, incluant la possibilité de résilier leurs accords de service avec les autorités policières. Ils appellent le gouvernement du Québec à suivre l’exemple de l’Ontario, qui offre un soutien financier aux remorqueurs en cas de non-paiement par des entreprises de camionnage non assurées. Cette démarche permettrait non seulement de sécuriser les opérations de remorquage mais aussi de garantir que ces entreprises essentielles à la sécurité routière puissent continuer à opérer sans subir de pertes financières majeures.