NouvellesSalaire des chauffeurs d'autobus au Québec : entre mythes et réalités

Salaire des chauffeurs d’autobus au Québec : entre mythes et réalités

Photo : 24heures

Le système de transport en commun au Québec est confronté à d’importants défis financiers, aggravés par plusieurs facteurs, dont la pandémie de COVID-19 et l’augmentation des coûts d’exploitation. Les chauffeurs d’autobus, qui sont au cœur de ces problématiques, sont confrontés quotidiennement à un travail exigeant, caractérisé par des pressions constantes, la colère croissante des usagers du réseau routier, et une montée alarmante de la violence dans les grandes villes.

Représentant environ 60% des dépenses des entités de transport, la masse salariale semble perçue par certains comme un domaine privilégié pour des coupes budgétaires. Cette réalité souligne la problématique de réduire les coûts sans impacter négativement les employés, notamment les chauffeurs d’autobus. Bien que leurs salaires soient modérément élevés dans certaines régions, ils ne sont pas forcément la cause principale du déficit. Par exemple, à la Société de transport de Montréal (STM), la rémunération moyenne, incluant les avantages sociaux, excèderait les 100 000$, mais cette situation est moins marquée dans d’autres régions, telles que le Saguenay.

La rémunération des chauffeurs d’autobus, y compris les avantages sociaux, dépasse souvent les 100 000$ dans des sociétés telles que la STM (Société de transport de Montréal), la RTL (Réseau de transport de Longueuil) et la Société de transport de Laval. Cependant, il est crucial de souligner que ces chiffres incluent non seulement les salaires, mais également des avantages significatifs. Par exemple, à la STM et à la Société de transport de l’Outaouais, ces avantages sociaux peuvent représenter jusqu’à 40% du salaire total. En excluant les avantages sociaux, les salaires varient entre 65 200$ et 84 440$, et ces montants comprennent souvent des heures supplémentaires. Ces salaires se situent dans la fourchette moyenne des revenus associés à la classe moyenne…

Les avantages sociaux, tels que les fonds de pension et les assurances, constituent une part conséquente de la rémunération totale. Cependant, pour les travailleurs, ce sont les revenus directs qui importent le plus au quotidien… L’argent disponible dans le portefeuille pour faire l’épicerie et payer les comptes.

En résumé, la rémunération apparemment élevée des chauffeurs d’autobus provient en grande partie des avantages sociaux et des heures supplémentaires. Cette situation souligne la complexité des débats sur la rémunération dans le contexte des défis financiers des sociétés de transport en commun. Toute résolution du déficit financier doit considérer les coûts et les impacts directs et indirects des décideurs.

Parallèlement, d’autres postes au sein des sociétés de transport, souvent administratifs ou de direction, avec des salaires moyens dépassant 100 000$, contribuent également à l’augmentation des coûts opérationnels. Ces postes représentent jusqu’à 56% de l’effectif dans certaines sociétés, comme la STM, une donnée qui n’est pas à négliger.

Face à ces défis, le gouvernement du Québec a opté pour couvrir 70% des déficits des sociétés de transport en commun, ce qui représente un investissement de 265 millions de dollars pour 2024. Néanmoins, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a souligné la nécessité de trouver des solutions pérennes, autres que les injections financières continues. Des audits de performance sont prévus pour mieux organiser et optimiser les dépenses.

La situation complexe nécessite des solutions équilibrées et multifacettes. Réduire les coûts ne devrait pas se faire au détriment des employés engagés, tels que les chauffeurs d’autobus. Une telle mesure pourrait non seulement nuire aux employés, mais provoquer leur départ et mettre en péril le système de transport et les services aux citoyens! Une approche globale, comprenant la réduction de la bureaucratie, l’optimisation des dépenses et l’innovation dans les méthodes de financement, est essentielle pour assurer un avenir durable et équitable pour le transport en commun au Québec.

 

Éditorial de Sophie Jacob, rédactrice en chef de Truck Stop Québec

 

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Sophie Jacob possède une solide expérience et des qualifications notables dans le domaine de l'édition. En tant que rédactrice en chef chez Truck Stop Québec, elle supervise attentivement le contenu éditorial des articles, des actualités et du programme radio. Elle joue également un rôle actif dans la recherche d'informations et la création de contenus pour les réseaux sociaux, ainsi que dans la réalisation de segments radio de qualité.

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