L’industrie du camionnage face à des défis d’inclusion importants | La question de l’inclusivité a récemment enflammé les réseaux sociaux, en particulier sur la page Facebook de Truck Stop Québec. Les réactions ont été nombreuses et variées, allant des témoignages personnels aux débats passionnés.
Plusieurs camionneurs et camionneuses ont souligné que le camionnage est loin d’être un modèle d’inclusion. Une abonnée a mentionné que tant que des termes péjoratifs seront utilisés, il sera difficile de progresser, pointant du doigt les mentalités archaïques encore présentes dans le milieu. En effet, l’usage de ces termes exige des administrateurs de page d’être présents et vigilants pour modérer les débats et veiller au respect. Il est évident que nombreux sont ceux qui ne font pas la distinction entre exprimer une opinion, qu’elle soit populaire ou non, et dénigrer délibérément les autres.
Certains ont partagé des expériences de sexisme et de discrimination. Une femme camionneuse a raconté comment, souvent, les clients ignorent sa présence pour s’adresser directement à son collègue masculin, malgré ses compétences et son professionnalisme. Selon certaines femmes, le transport aux États-Unis est plus ouvert et accueillant vis-à-vis des femmes.
D’autres participants au débat ont adopté une position plus défensive, affirmant que le milieu du camionnage est inclusif tant que la compétence est au rendez-vous. Un camionneur a soutenu que peu importe le genre ou l’orientation sexuelle, ce qui compte, c’est la performance professionnelle. “Es-tu capable de conduire un camion?” Si la réponse est oui, alors, selon ces personnes, cet individu a sa place dans le milieu, et c’est ce qui importe le plus.
Cependant, certains ont critiqué cette vision, arguant que même si les entreprises prônent l’inclusion, les attitudes individuelles de certains camionneurs peuvent encore être un obstacle. Un abonné a expliqué que le camionnage peut sembler accueillant en surface, mais que la réalité quotidienne peut être tout autre pour les minorités.
Une camionneuse autiste a partagé les défis auxquels elle fait face, comme les longues heures de travail et le manque d’adaptations pour les personnes ayant des besoins particuliers. Le cas de Simon, camionneur paraplégique, illustre bien les difficultés rencontrées malgré la bonne volonté affichée par les entreprises. Bien qu’il soit qualifié et motivé, les opportunités se font rares.
Les camionneurs étrangers, en particulier ceux arrivant d’autres provinces canadiennes que le Québec et en provenance d’Asie, rencontrent des difficultés croissantes. Souvent perçus négativement en raison de la délivrance de permis de classe 1 sans formation adéquate, et en raison de leur culture différente de la nôtre, ils font face à des préjugés qui compliquent encore davantage leur intégration et leur acceptation dans l’industrie.
En résumé, malgré plusieurs témoignages pertinents, la simple évocation du terme “diversité” a suscité des réactions vives, révélant une “écoeurantite aiguë” chez certains. Le débat, qui aurait dû se concentrer sur la question initiale, a rapidement dévié pour s’attaquer à l’inclusivité elle-même. Ce débat, qui dépasse désormais le seul cadre du camionnage, reflète un malaise sociétal plus large. Les extrêmes et la culture “wokiste” semblent avoir poussé la question de l’inclusivité et de la diversité à des sommets où les discussions deviennent impossibles, tout étant perçu comme une forme de propagande. Dans ce contexte polarisé, ceux qui tentent d’aborder ces questions avec une approche équilibrée se retrouvent souvent poussés vers un extrême, simplement parce qu’ils n’adhèrent pas pleinement à l’une ou l’autre des positions.
Face à cette réalité, il semble que le camionnage doive poursuivre sa réflexion et son adaptation pour intégrer pleinement chaque individu. L’objectif est de créer un environnement où chacun se sent respecté, permettant ainsi une contribution pleine et entière de tous à l’industrie, sans pour autant marginaliser ceux qui font déjà partie du milieu.
L’avenir du camionnage repose ainsi sur la reconnaissance des compétences et du professionnalisme de chacun, au-delà des différences. Il s’agit d’ouvrir la porte à ceux qui souhaitent contribuer de manière positive et efficace au transport routier, tout en respectant et honorant l’héritage des camionneurs actuels.
