- mar. 27 déc. 2005 13:46
#11032
Le réseau routier va mal
Bruno Bisson
La Presse
Les milliards de dollars investis dans les travaux routiers par le gouvernement du Québec depuis trois ans n'ont pas permis de freiner, ni même de ralentir la dégradation des ponts, des viaducs et des routes de la province.
Selon les données du ministère des Transports du Québec (MTQ), plus de 2200 ponts et viaducs du Québec sont aujourd'hui considérés «en mauvais état», ce qui représente plus de 45% de toutes les structures surélevées du réseau routier de la Belle Province.
De même, sur les 29000 km de routes gérés par le ministère des Transports, seulement 61,3% sont maintenant considérés «en bon état». Le réseau poursuit ainsi sa lente glissade vers la médiocrité comparativement à ceux de l'Ontario ou des États-Unis, malgré des investissements de plus de 3 milliards depuis trois ans.
Seul un sous-ensemble du réseau provincial, appelé «réseau routier stratégique en soutien au commerce extérieur», a connu une nette amélioration depuis 2001.
La proportion des chaussées en bon état y est passée de 71,5% à 76,4%. De l'avis même du MTQ, ces améliorations notables, obtenues au prix de plusieurs centaines de millions de dollars d'investissements annuels, ont permis «de réduire de moitié l'écart actuel entre la qualité des routes du réseau stratégique et celle des routes du réseau stratégique des États du Nord-Est américain».
En 2004-2005, selon le rapport annuel de gestion du MTQ, l'entretien et la remise en état de ce réseau stratégique a englouti plus de 45% du budget de travaux routiers du MTQ, même s'il représente moins de 27% du réseau de la province.
Ainsi, pas moins de 670 kilomètres de routes (171 kilomètres de plus qu'en 2003) ont été remis à neuf sur ce réseau stratégique, qui compte un peu plus de 7700 kilomètres d'autoroutes et de routes nationales. Ces efforts du MTQ ont porté leurs fruits, en permettant de rencontrer les objectifs à long terme du Ministère, qui souhaitait rétablir la proportion des chaussées en bon état à 76,5% cette année.
C'est toutefois le seul objectif de réhabilitation du Ministère atteint en 2005. Alors qu'il s'était fixé pour objectif de ramener la proportion des routes en bon état à 66% pour l'ensemble du réseau, le MTQ n'a pas réussi à faire mieux que 61,3%. Les tronçons routiers en mauvais état et qui offrent un confort de roulement médiocre représentent aujourd'hui plus de 11000 km.
Vers une «crise des ponts»? Le bilan des 4927 ponts, viaducs, murs de soutènement et grands ponceaux du réseau routier provincial est encore plus inquiétant. Entre 2001 et 2005, la proportion des structures en bon état a chuté de 58,7% à seulement 54,8%, malgré une augmentation considérable des budgets de réfection.
À la différence des chaussées, qui sont globalement en meilleur état sur le réseau routier stratégique, l'état des ponts et viaducs de ce sous-ensemble du réseau provincial n'est pas vraiment plus enviable qu'ailleurs en province. En effet, seulement 58% des structures du réseau stratégique n'auraient pas besoin de travaux à court ou moyen terme, et ce, même si le MTQ s'était fixé l'ambitieux objectif de ramener cette proportion à 64% pour 2005. De fait, depuis 2001, le nombre de ponts et de viaducs ayant besoin de réparations n'a jamais cessé d'augmenter. Le pire, c'est que cette tendance à la hausse va se poursuivre durant au moins cinq ans.
«Ce réseau compte maintenant 822 structures déficientes, comparativement à 762 en 2003, note le MTQ. L'âge des structures explique l'augmentation du nombre de ponts et de viaducs déficients constatée depuis quatre ans. En effet, une très grande majorité d'entre eux ont été construits entre les années 60 et 80 et, après une trentaine d'années de service, ils requièrent des travaux d'importance. Le Ministère fait donc face à une pointe de besoins de réparations et d'entretien, qui devrait s'étendre jusqu'en 2010 au moins. Devant cette situation, le MTQ a augmenté les budgets alloués à la réhabilitation de structures et entend poursuivre ses interventions sur le réseau stratégique en soutien au commerce extérieur au cours prochaines années.»
La situation pourrait toutefois devenir critique, puisqu'en 2004, les 120 millions investis dans la réfection des ponts et des viaducs n'a permis de réhabiliter que 71 de ces vieilles structures...
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ah c'est pour ca que le café sort des tasses de café tout seul
Bruno Bisson
La Presse
Les milliards de dollars investis dans les travaux routiers par le gouvernement du Québec depuis trois ans n'ont pas permis de freiner, ni même de ralentir la dégradation des ponts, des viaducs et des routes de la province.
Selon les données du ministère des Transports du Québec (MTQ), plus de 2200 ponts et viaducs du Québec sont aujourd'hui considérés «en mauvais état», ce qui représente plus de 45% de toutes les structures surélevées du réseau routier de la Belle Province.
De même, sur les 29000 km de routes gérés par le ministère des Transports, seulement 61,3% sont maintenant considérés «en bon état». Le réseau poursuit ainsi sa lente glissade vers la médiocrité comparativement à ceux de l'Ontario ou des États-Unis, malgré des investissements de plus de 3 milliards depuis trois ans.
Seul un sous-ensemble du réseau provincial, appelé «réseau routier stratégique en soutien au commerce extérieur», a connu une nette amélioration depuis 2001.
La proportion des chaussées en bon état y est passée de 71,5% à 76,4%. De l'avis même du MTQ, ces améliorations notables, obtenues au prix de plusieurs centaines de millions de dollars d'investissements annuels, ont permis «de réduire de moitié l'écart actuel entre la qualité des routes du réseau stratégique et celle des routes du réseau stratégique des États du Nord-Est américain».
En 2004-2005, selon le rapport annuel de gestion du MTQ, l'entretien et la remise en état de ce réseau stratégique a englouti plus de 45% du budget de travaux routiers du MTQ, même s'il représente moins de 27% du réseau de la province.
Ainsi, pas moins de 670 kilomètres de routes (171 kilomètres de plus qu'en 2003) ont été remis à neuf sur ce réseau stratégique, qui compte un peu plus de 7700 kilomètres d'autoroutes et de routes nationales. Ces efforts du MTQ ont porté leurs fruits, en permettant de rencontrer les objectifs à long terme du Ministère, qui souhaitait rétablir la proportion des chaussées en bon état à 76,5% cette année.
C'est toutefois le seul objectif de réhabilitation du Ministère atteint en 2005. Alors qu'il s'était fixé pour objectif de ramener la proportion des routes en bon état à 66% pour l'ensemble du réseau, le MTQ n'a pas réussi à faire mieux que 61,3%. Les tronçons routiers en mauvais état et qui offrent un confort de roulement médiocre représentent aujourd'hui plus de 11000 km.
Vers une «crise des ponts»? Le bilan des 4927 ponts, viaducs, murs de soutènement et grands ponceaux du réseau routier provincial est encore plus inquiétant. Entre 2001 et 2005, la proportion des structures en bon état a chuté de 58,7% à seulement 54,8%, malgré une augmentation considérable des budgets de réfection.
À la différence des chaussées, qui sont globalement en meilleur état sur le réseau routier stratégique, l'état des ponts et viaducs de ce sous-ensemble du réseau provincial n'est pas vraiment plus enviable qu'ailleurs en province. En effet, seulement 58% des structures du réseau stratégique n'auraient pas besoin de travaux à court ou moyen terme, et ce, même si le MTQ s'était fixé l'ambitieux objectif de ramener cette proportion à 64% pour 2005. De fait, depuis 2001, le nombre de ponts et de viaducs ayant besoin de réparations n'a jamais cessé d'augmenter. Le pire, c'est que cette tendance à la hausse va se poursuivre durant au moins cinq ans.
«Ce réseau compte maintenant 822 structures déficientes, comparativement à 762 en 2003, note le MTQ. L'âge des structures explique l'augmentation du nombre de ponts et de viaducs déficients constatée depuis quatre ans. En effet, une très grande majorité d'entre eux ont été construits entre les années 60 et 80 et, après une trentaine d'années de service, ils requièrent des travaux d'importance. Le Ministère fait donc face à une pointe de besoins de réparations et d'entretien, qui devrait s'étendre jusqu'en 2010 au moins. Devant cette situation, le MTQ a augmenté les budgets alloués à la réhabilitation de structures et entend poursuivre ses interventions sur le réseau stratégique en soutien au commerce extérieur au cours prochaines années.»
La situation pourrait toutefois devenir critique, puisqu'en 2004, les 120 millions investis dans la réfection des ponts et des viaducs n'a permis de réhabiliter que 71 de ces vieilles structures...
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