Chronique Santé, 25 juillet 2019 | L’équipe de Truck Stop Québec s’unit pour offrir ses plus sincères condoléances à la famille et aux amis de Michel Boucher, camionneur chez TCH à Sherbrooke, qui est décédé subitement à son domicile vendredi dernier à l’âge de 57 ans.

Nous transmettons également nos meilleures pensées à André L’Heureux et ses proches. Le camionneur est toujours dans le coma à la suite de l’accident qu’il a eu avec son camion à Trois-Rivières, alors que sa benne a accroché des fils électriques de 25,000 volts.

Une semaine plus difficile pour les gens dans l’industrie du camionnage et pour les proches de ces routiers, du domaine ou pas. Dans des circonstances tendues et tristes, il peut arriver que l’on se sente seul. Mais, n’oubliez pas que vous n’êtes jamais seuls.

Trop souvent, lorsque nous devons traverser des épreuves, nous nous replions en apportant avec nous notre douleur, nous ne voulons pas l’imposer aux autres et nous voulons nous montrer forts. D’ailleurs, le positivisme est à la mode et nous ne souhaitons pas déplaire en démontrant nos réelles pensées et émotions.

Mais, en portant un fardeau qui se fait lourd, nous nous enfonçons à un point où il se peut que nous n’arrivions plus à voir à l’extérieur. Nous sommes complètement isolés dans les murs de cette souffrance. Une souffrance que nous banalisons, parfois, ou pour laquelle nous nous jugeons.

Car trop souvent, nos craintes d’être jugé sont le reflet des jugements que nous portons nous-mêmes à notre égard…

Peu importe ce qui nous fait souffrir, la douleur est bien réelle, et personne ne peut juger la douleur d’autrui parce que tout le monde, un jour ou l’autre, souffre de cette douleur aussi. Les raisons sont sans importances.

Un deuil, une séparation, un échec, un conflit au travail, une maladie, un doigt cassé… la douleur reste la même, l’important est d’apprendre au travers de son parcours de vie à rebondir de ces épreuves. À force de rebondir, on devient meilleur, plus résilient, mieux outillé pour faire face à sa souffrance.

Quand le vase déborde, quand on porte en soi des blessures depuis trop longtemps, la douleur est telle qu’elle construit un mur autour de nous, elle nous isole, elle nous vole même une partie de notre identité. Cette souffrance doit être prise en charge, dite et entendue, le mur doit tomber, même si c’est une brique à la fois.

Ne craignez pas de tendre la main. Un geste qui peut paraître difficile, mais une fois qu’il est posé, il devient libérateur et une grande puissance nous vient immédiatement en aide, celle de l’unité. La solidarité entre soi et ceux qui nous entourent, et qui n’attendent que de voir une opportunité pour saisir notre main.

Il n’y a rien de honteux à dire que l’on souffre, au contraire. Tout le monde souffre et si vous ne passiez pas par là au moins une fois dans votre vie, nous pourrions nous interroger à savoir si vous êtes vraiment humain! Tout le monde doit traverser une période de douleur, il n’y a rien d’extra-terrestre à ce que vous vivez… Vous n’êtes pas différents, vous faites partie de notre monde.

En fait, rien n’est plus beau, plus grand et plus fort que d’oser dévoiler sa souffrance, d’être capable de reconnaître son côté le plus vulnérable pour lui offrir de la douceur et de la paix! Être intègre, être honnête envers soi-même et les autres, entièrement, incluant ses émotions. C’est un signe de force et d’une belle maturité.

Si vous avez mal en dedans, si vous avez mal à l’âme, si vous avez le mal de vivre, ouvrez-vous à un ami, à un professionnel, à un étranger, ouvrez-vous et libérez cette souffrance que vous retenez depuis trop longtemps. La souffrance fait partie de l’expérience humaine, mais personne ne mérite de la retenir.

Elle n’est pas vous, elle est en vous et en ouvrant la porte, vous lui permettez enfin de se dissiper… Vous vous libérez.

Faites le choix aujourd’hui de la liberté.

Vous n’êtes jamais seul.

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Chronique Santé | Ann Sophie Jacob, rédactrice en chef