Lundi le 13 mai 2019, le Centre de formation professionnelle Wilbrod-Bherer remettait à ses élèves de mécanique lourde des prix et bourses de valeurs considérables au Gala Excellence.
De tous les mécaniciens de véhicules lourds routiers et d’engins de chantier, une seule femme se levaient pour récupérer une bourse. Elle se nomme Cendrine Audet, et c’est un plaisir pour nous de partager son expérience dans notre chronique “Portraits de femmes”!
Cendrine, comment vis-tu le fait d’être une des rares femmes dans le cours de mécanique d’engins de chantier?
« C’est certain que quelquefois, on se sent insécure dans un métier pour homme, mais finalement, j’ai bien performé en classe et mes professeurs m’ont toujours bien valorisé. Ils m’ont encouragé, donc je suis très honorée d’avoir reçu ce prix-là. Je m’en attendais un peu, parce que je savais que j’avais bien performé! C’est un beau résultat. »
Comment ça se passe pour toi Cendrine à l’école, te sens-tu bien acceptée par les hommes qui partagent la classe avec toi?
« Je suis la seule femme dans ma classe et c’est certain qu’au départ, c’est de défaire les préjugés, mais en général avec les élèves, ça se passe super bien. J’ai plus hâte de voir dans un milieu de travail, où les gens sont parfois un peu plus vieux, avec une mentalité différente…
D’un autre côté, je viens de terminer mon stage et j’ai travaillé avec des gens qui avaient même plus de 65 ans! Les mentalités étaient plus fermées, mais à la fin du stage, tout le monde m’avait bien apprécié.
Il faut dire que j’ai un tempérament calme, ça me permet de bien concilier avec les autres. Même si je suis une fille, je suis capable de faire le travail, mon tempérament est peut-être juste un peu différent que celui des hommes. »
J’imagine aussi qu’en n’ayant pas la même force physique, on doit développer des façons de travailler qui peuvent être différentes, et tout aussi bien fonctionner?
« Ce qui est plaisant maintenant, c’est qu’on a des ponts roulants et souvent, les entreprises en ont, elles aussi. Avec des chaines électriques, on peut soulever des charges, et sinon, s’il y a vraiment quelque chose qu’on ne peut pas soulever parce qu’on est incapable de l’accrocher, on peut le demander. On est quand même une équipe et on peut se soutenir là-dedans.
Je suis capable de dire et de reconnaître aussi mes limites, et mes collègues sont contents que je sois capable de dire que je ne suis pas toujours en mesure de tout faire. On n’est pas des super-héros, il y a des gars aussi qui parfois n’arrivent pas à soulever certaines charges, et c’est normal. Des essieux qui pèsent 3,000 livres, n’importe qui ne serait pas capable tout seul. »
Avais-tu des mécaniciens de véhicules lourds ou d’engins de chantier dans ta famille, pourquoi avoir choisi ce milieu?
« En fait, pas vraiment… Je l’avais en tête simplement, depuis longtemps et je trouvais que ça représentait un beau défi. J’avais envie de faire quelque chose de différent. Ça m’a pris longtemps avant de venir au centre de formation, mais un matin, je me suis levée et j’ai trouvé le courage d’y aller. »
As-tu un message à lancer aux femmes qui aimeraient intégrer le métier, mais qui sont craintives de faire le saut?
« Il faut l’essayer pour le savoir, il faut se lancer! Au pire, on n’aime pas ça, c’est tout. Un moment donné, il faut passer au travers de ce que les autres pensent, notre vie, on la vit pour nous. Je pense qu’on a juste une vie et ça passe tellement vite qu’il faut essayer de faire ce qu’on aime. »
Nous remercions Cendrine pour le temps qu’elle nous a accordé. Nous lui souhaitons bon succès dans son cours et dans sa future carrière de mécanicienne d’engins de chantier!
Portraits de femmes – Ce sont des routières professionnelles, des mécaniciennes, des répartitrices, des femmes de camionneurs, des formatrices qui participent à l’industrie du transport routier et qui la font grandir par leur force de caractère et leur passion sans limites ni frontières. Des grandes dames du camionnage que nous vous présenterons mensuellement.
Portraits de femmes, présenté par Truck Stop Québec Sophie Jacob, rédactrice en chef