Raymond Bureau – 29 juin 2020 | La plupart des personnes que j’ai recruté qui ont entre la fin de la vingtaine et le milieu de la trentaine sont fidèles à leurs carrières. Ils partent du principe qu’ils se sentent comme des numéros. L’entreprise qui les embauche ne se soucie pas vraiment d’eux et ils ne voient pas pourquoi ils se soucieraient de leur employeur. Cette attitude cynique face à la vie professionnelle semble très répandue dans l’actuel contexte économique. L’entreprise ne montre aucune loyauté, pourquoi donc faudrait-il lui être fidèle?

Lorsque j’ai rencontré des gens entre la fin de la cinquantaine et le milieu de la soixantaine, ils m’ont affirmé qu’ils croyaient en la loyauté envers l’entreprise. Ils m’ont raconté comment ils avaient fait leurs débuts dans l’entreprise, puis gravi peu à peu les échelons. Ils avaient de la reconnaissance pour l’entreprise qui leur avait donné un travail et assuré la stabilité financière de leurs familles. Malgré cela, de plus en plus de personnes de cette catégorie d’âges commencent à comprendre que les choses ont bien changé aujourd’hui.

Les entreprises prennent également conscience de cette réalité et plusieurs ont remis en place des programmes de fidélisation.

Il peut s’agir de la journée de la famille, d’une activité pour souligner les années de service ou de cadeaux remis aux enfants des employés à la période des fêtes. Ou encore, ce sentiment de loyauté s’exprime par des gestes simples et significatifs. Ce peut être des fleurs qu’on envoie à un employé malade à la maison, ou d’un congé accordé à un employé pour qu’il se remette d’une maladie ou d’un deuil. Ces petites attentions démontrent efficacement aux employés combien ils sont appréciés. Mais ne nous voilons pas les yeux, les entreprises qui font cet effort sont extrêmement rares.

Les recruteurs s’adaptent à leur tour à ce changement de cap. Ils recherchent activement des candidats qui possèdent les aptitudes requises ainsi qu’une vaste expérience auprès de différentes entreprises. La loyauté reste une belle qualité, mais la mobilité devient de plus une réalité.

Chronique de Raymond Bureau