Jason Quirion, Luc Berthold député fédéral conservateur et Benoit Therrien

Trudeau a été incapable de renégocier les taxes sur l’acier et l’aluminium, et il a négocié à rabais la gestion de l’offre des agriculteurs avec les États-Unis. À cet effet, nous avons reçu lundi le 14 janvier dans les studios de Truck Stop Québec Monsieur Luc Berthold, député fédéral conservateur de Mégantic-L’Érable pour discuter entre autres du cas des producteurs laitiers.

« Comment allons-nous faire pour nous rendre jusqu’au mois d’octobre! » s’est exclamé en riant M. Berthold. « Quand le précédent gouvernement conservateur était en place, il avait négocié le TPP avec des accès au marché canadien. La grande différence entre le gouvernement Trudeau et le gouvernement conservateur précédent, c’est que 1- le ministre de l’agriculture était présent autour de la table de négociation quand on discutait avec les autres pays et 2- les discussions étaient faites en étroite collaboration avec les gens de l’industrie agricole. Donc, les gens étaient mis au courant au fur et à mesure du déroulement des négociations, des sacrifices qui pouvaient se faire, et des compensations qui étaient pour être donné aux agriculteurs à ce moment-là. »
« Et, ce qui choque le plus les producteurs de lait, c’est la perte de souveraineté. On a donné le droit aux américains de venir se prononcer sur la manière dont on veut organiser notre marché ici-même au Canada. Autrement dit, on avait réussi à créer une classe de lait additionnelle pour combattre l’importation du fameux lait diafiltré des États-Unis. Avec cette entente, on ne peut plus faire ça, les américains vont pouvoir dire non. Pire, dans cet accord-là, on a accepté de limiter nos exportations de lait en poudre aux États-Unis, et même ailleurs. On ne pourra pas exporter plus que la quantité définie dans cet accord. C’est donc une entente qui brime notre souveraineté. »
« Mais, je vais vous faire une confidence, nous sommes en année électorale, je suis persuadé qu’il y aura des compensations pour les producteurs avant les élections. C’est stratégique, sinon, ça aurait été annoncé plus tôt. C’est faire de la petite politique sur le dos des producteurs de lait. »

Comme Trudeau le fait avec les journalistes, il garde ses petits cadeaux pour la fin en souhaitant qu’ils auront une influence positive vis-à-vis le parti libéral du Canada sur les électeurs.

« L’autre chose qui choque les producteurs de lait, c’est le programme de financement de l’industrie laitière à deux temps pour moderniser les installations. Pendant la première phase, les producteurs pouvaient appliquer et recevoir jusqu’à 250,000$ de subvention. C’était premier arrivé, premier servi et le programme était tellement populaire qu’il a dû fermer après quelques jours. Ceux qui étaient prêts ou qui avaient déjà fait leurs investissements ont pu avoir des sommes alors qu’on sait que le programme visait tous les producteurs de lait. »
« Ensuite, ils ont décidé d’y aller par tirage au sort. Donc, les gens qui vont avoir le droit au programme pour la deuxième phase présentement en cours seront ceux qui sortiront du chapeau! Par rapport aux concessions qui ont été fait, à l’importance pour l’industrie de se moderniser et faire face aux nouvelles réalités du marché, c’est tout le monde qui est impacté, mais pourquoi seulement quelques chanceux pourront moderniser leurs équipements? Sans oublier que pour chaque dollar donné par le gouvernement, le producteur doit mettre un dollar aussi. C’est un programme d’investissement, il est maintenant d’un maximum de 100,000$. J’ai rarement vu un producteur se moderniser pour 200,000$! »
« Notre ministre de l’agriculture n’était pas assis aux tables de négociation… »

Pour écouter le podcast du 14 janvier avec M. Luc Berthold, cliquez ici!

Sophie Jacob, rédactrice en chef